On le sait tous, les entreprises et autres organisations se doivent d’innover ne serait-ce que pour montrer qu’elles existent. Elles utilisent pour cela des outils comme les concours d’idées, les hackathons. Ces différents outils permettent aux entreprises d’être vues comme innovante. Cela marche, bien sûr mais pas sur le long terme !
Les outils montrent comment il faut faire
Le concours d’idées
Beaucoup de salariés sont très intéressés par ce type d’initiatives qui leur donne la parole. Par ailleurs, ces concours permettent souvent de générer un grand nombre d’idées, parfois plusieurs dizaines. Mais ces concours masquent une chose importante : le nombre d’idées ne fait pas la qualité.
Ensuite, si une idée est retenue, son initiateur n’est, le plus souvent pas tenu au courant des suites données à celle-ci. Cela engendre un sentiment de frustration à celui qui a donné l’idée mais également à ses collègues qui ne peuvent mesurer leur apport à l’entreprise.
Il y a également un risque au moment de la sélection des idées . Ce risque est celui du biais du sélectionneur. Celui ou ceux qui choisissent les idées à prendre en compte auront tendance à favoriser celles qui leur plaisent au détriment des idées les plus pertinentes à long terme.
Le hackathon
Outre outil très en vogue : le hakathon. Cet outil de plus en plus utilisé présente un grand avantage : il permet de créer rapidement des prototypes. Toutefois cet outil risque de n’être utilisé que sur le cœur de métier de l’entreprise. De plus il y a beaucoup d’éléments qui ne sont pas prises en compte dans le cadre d’un hackathon. Le plus important d’entre, le client et ses besoins est souvent le grand oublié de l’atelier. En effet, un hackathon on est normalement destiné à en sortir l’entreprise de sa zone de confort. Pour faire un parallèle avec un autre outil, le Design thinking, le hackathon n’explore pas les questions relatives à la définition réelle du problème posé.
Ainsi, ces différents outils, mal utilisés peuvent créer énormément de frustration au sein de l’entreprise et présenter l’innovation comme quelque chose de secondaire voir la présenter comme la danseuse du PDG.
L’innovation n’est pas une question d’outils mais une question de culture.
L’innovation : une question de culture avant tout
Nous l’avons vu il existe des outils favorisant l’innovation mais ces derniers ne sont pas suffisants pour faire de l’innovation.
L’innovation doit être au coeur de l’entreprise
Il est tout à fait possible de former des équipes provisoire le temps de mettre en place un projet et de le lancer. Ces équipes doivent bien entendu apprendre à utiliser les méthodes d’innovation.
Le risque est ici, l’innovation n’est pas vu comme l’affaire de tous que des frustrations apparaissent quand les membres de l’équipe retournerons dans leur équipe d’origine. Tim Brown a souligné ce risque dans son livre Change by design. Ces frustrations risquent de créer des blocages au sein de l’organisation, voire des départs de collaborateurs parce qu’ils ne peuvent faire évoluer les choses.
Modifier la culture d’entreprise peut être nécessaire
Pour pallier ce risque de frustration des collaborateurs, il est nécessaire de modifier la culture d’entreprise pour le lever les freins à l’innovation. Les freins peuvent être par exemple financier. Ainsi la direction financière peut bloquer un budget si elle ne comprend pas à quoi il va servir. Elle peut aussi le bloquer si elle décèle un risque jugé trop important. Les initiateurs des changements doivent apprendre à dialoguer avec les financiers en parlant leurs langage.
Il est bien sûr possible de contourner de tels freins en recourant à des projets moins importants mais plus nombreux pour innover plus vite. La micro innovation permet souvent d’aller plus vite parce que elle engage moins les équipes et a des budgets plus faibles. Il existe toutefois des cas où l’innovation à mettre en place nécessite beaucoup de temps pour donner ses premiers résultats. Si la culture d’entreprise n’est pas favorable à l’innovation les projets risquent de ne pas porter leurs fruits.
Autoriser le droit à l’erreur est aussi un moyen très important de favoriser l’innovation dans les organisations. Là encore c’est une question de culture et non d’outil !
Bien maîtriser les outils de l’innovation c’est important, mais ce qui est primordial, c’est l’entreprise est la culture de l’innovation !
Contrairement à un projet qui a un début et une fin, l’innovation doit être continue.
Et pour vous ? L’innovation, simple outil ou état d’esprit ?